Cervantès avant Don Quichotte
quand l’Histoire fait les yeux doux à la Séduction
Alejandro Amenábar est de retour.
Oui, lui, l’homme qui avait transformé Lettres à Franco en un pensum très sérieux, revient cette fois avec une proposition à la fois plus ludique et franchement plus torride.
Cervantès avant Don Quichotte : un biopic qui n’en est pas vraiment un, mais qui a compris une chose essentielle au cinéma — parfois, il suffit d’un regard bien filmé pour mettre le feu à l’écran.
Le pitch ?
En 1575, Miguel de Cervantès, encore inconnu mais déjà génial, est kidnappé par le sultan d’Alger. Plutôt que de se morfondre, il invente des histoires tous les jours comme d’autres feraient des stories Instagram.
Ses codétenus en redemandent, et même son geôlier finit par succomber.
Et là, on entre dans le vrai sujet du film : la séduction comme arme absolue, qui transcende les murs, les dogmes, les genres et, soyons honnêtes, les chemises largement ouvertes.
Mais ce qui dynamite tout, c’est la rencontre entre deux acteurs incandescents : Julio Peña Fernández en Cervantès, ingénieux, passionné, qui joue sur l’ambiguïté de chaque geste, chaque sourire — et surtout Alessandro Borghi, sublime Hassan Veneziano. Attention, on ne parle pas ici de simple performance d’acteur : Borghi dévore littéralement l’écran, avec cette aura de Vénitien devenu Pacha, mélange de dureté, de sensualité et d’autorité.
À chaque apparition, c’est simple : on a envie de jeter nos clés de chasteté dans la Méditerranée.
Amenábar ose ce que trop de biopics n’assument jamais : la possibilité d’un désir homoérotique, d’une romance clandestine entre bourreau et prisonnier.
Est-ce vrai ?
Est-ce fantasmé ?
On s’en fiche presque, car ce que le film réussit, c’est cette alchimie enflammée, cette tension où chaque mot devient une caresse, chaque menace un prélude.
Oui, il y a des scènes de violence, des tentatives d’évasion, des récits qui annoncent déjà Don Quichotte.
Mais la vérité, c’est qu’on sort de la salle en se souvenant surtout d’une chose : Alessandro Borghi, torche vivante, geôlier irrésistible, qui fait du désir un territoire sans frontière.
Et Julio Peña, qui se jette dans ce brasier avec la passion d’un homme qui sait que l’Histoire sera écrite autant par ses mots que par ses frissons.
El Cautivo — c’est son titre original — n’est donc pas un biopic sage, mais un roman filmé, fougueux, sensuel, un peu impertinent.
Bref, exactement ce qu’on espérait : Amenábar a retrouvé ses tripes, Cervantès son panache, et Borghi… Borghi a définitivement trouvé le moyen de nous capturer sans rançon.
Par Giulia Dobre
Oct.2, 2025
Paris
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