27.5.13

Cannes 2013: My (slight) Touch of Sin

Mon Cannes 2013 : A TOUCH OF SIN…


May 17th
15h : Arrivee tardive. Attendue ? Pas attendue ?...Accred turbo, coiffure turbo, stilletos the same...



16h30. Projection du film chinois en compétition : A touch of sin.
20h. Passage à la Chambre Noire by Belvedere pour son inauguration.  Détour au bar pour goûter un Asian Wok, cocktail à base de vodka, de poivrons et de citronnelle.



20h30. Arrivée au Carlton pour le dîner associatif. Virginie Ledoyen, marraine de la soirée. Soit des tonnes de choucroutes sur des dames "très distinguées" en cocktail dress pigeonnantes!
 



23h30. Comme Hugh Laurie ne m’a pas invitée à sa petite sauterie privée chez L'Oreal (le goujat), direction la plage Chivas pour la fête annuelle Paris Première.
Géraldine Pailhas s'est échappée de la plage Magnum où se tenait la soirée de Jeune et Jolie
De beaux mecs entre deux ages errent dans la salle, visiblement perdus.
Des gens de la télé, stars à Paris, font de la figuration à Cannes, éclipsés par les stars de cinéma…
Minuit. Passage éclair au showcase de C2C à la Villa Schweppes.

Quelques excités s'agitent aux premiers rangs, mais le reste de l'assemblée préfère siroter.
Pas assez de courage pour affronter la playlist R'nB'/hip hop et les mini jupes du club de Jean Roch…
Du bling bling et des festivaliers blasés.





1h. Bonheur du soir : des sms frugals, un call tres attendu(qui ne viendra pas)…

May 18th
8h30. Projo presse Le Passé , Bérénice Béjo a enfin le rôle qu'elle mérite.



15h. Vers la Plage Magnum.
Je suis déjà si fatiguee…
 
 Désorientée dans le vieux port, j’ai failli tomber dans l’eau à plusieurs reprises, rattrapée chaque fois in-extremis par un marin édenté ou le propriétaire autobronzé d’un yacht.



Arrivée miraculeusement à destination – plage Magnum- pour interviewer plutot l’acteur Tahar Rahim.
Le petit chat…



 15h45. Liv Tyler se pointe avec Wim Wenders. Il a réalisé le nouveau spot de la marque.
La ponctualité est toute relative à Cannes, surtout pour les stars.
 16h15. Fin de la conférence de presse. Liv a sorti l'artillerie lourde : "Cannes est un endroit cher à mon cœur", "Comme toutes les femmes, je suis victime des critères esthétiques mais j'adore la glace", "La beauté vient de l'intérieur", "Mon fils adore les Magnum" ou encore "l'amour rend beau".
Un conseil chere Liv: retourne faire un peu de ciné. Cannes : des ex starlettes qui, en mal de projet et de contrat "chic" (avec Givenchy par exemple), acceptent de vanter les mérites d'une crème glacée...



19h. Projection de Tel père, Tel fils. Une histoire d'enfants échangés à la naissance, du mélo, une symbolique lourdingue, de belles valeurs familiales, le regard d'enfants trop mignons sur la vie et leurs parents… Steven Spielberg va kiffer. ..



21h15. Redémarrage du téléphone: plusieurs messages de proches qui s'inquiètent… Attendue donc ???
21h45. La "night" (comme on dit ici) sera consacrée à la soirée Canal+ qui est toujours la plus sympa du festival.
22h. Des navettes attendent les invités de la fête située dans une villa de Mougins. Tenue du soir : jupette, T-shirt … à la cool !
22h05. A bord du bus, j’ouvre l'enveloppe contenant l'invitation. Dress code: chic et glam…. Oups… J’en connais une qui va se sentir prolo face à des messieurs en costard-noeud pap' et des dames en cocktail dress.
 22h45. Des hôtesses au look Marie-Antoinette accueillent dans une villa sortie d'un catalogue d'archi. Température ressentie: -12°c. Seuls les plus téméraires profitent du parc dominé par un Bouddha géant. Les autres se réfugient sous les chauffages extérieurs ou dans la villa pour enflammer le dancefloor. Canal ne faillit pas à sa réputation: sa fiesta reste la plus cool et la moins bling-bling du festival.



0h45. En me dirigeant vers le Baron, toujours sous des trombes d’eau, je croise mon copain Zed! Il fonce sur son vélo,  sous la pluie et les étoiles.
Il fait « Hey, salut ! ». On est content. Au Baron, je passe derrière le bar pour confectionner des Daiquiris pour mes camarades. Ils sont tous là, formant une grande chaîne d’amour qui me réconforte et me rassure.



1h45 : Je resterais bien boire des coupettes avec mes potes, mais l'appel du lit se fait ressentir.
 2h30. Du taxi qui me rammene sur les hurlevents de NIce, attroupement devant le VIP Room. Belvedere a invité Run DMC.
Un pote m’a envoyé un SMS pour me prévenir.
Mais...réveil à 6h30h le lendemain pour projo presse.
Decision d'aller shaker mon booty un autre jour.
May 19th
7h30. Programme du jour: pluie et déprime avec Jimmy P., portrait d'un Indien traumatisé par la guerre, signé Arnaud Desplechin.
8h30. Diagnostic : encéphalogramme plat, platitude des dialogues ("pour être en paix avec les autres, il faut être en paix avec soi-même"), un Mathieu Amalric qui cabotine et un Benicio qui sauve comme toujours l'ensemble.

10h35 : Aujourd’hui, jour de marché. On vend du poisson sur la Croisette, ah mes gros poulets, achetez mes belles tomates !



Avec un camarade Grec d'amour on a commencé à faire la queue il y a une heure pour le Guillaume Canet, quelle affaire, et ces paninis aux quatre fromages tu es sûr qu’ils n’étaient pas avariés?
Ce qu’il faudrait, c’est faire un tour en Ferrari avec une star au volant qui sourit de toutes ses dents, comme David Hasselhoff.

 
Au lieu de ça, on s’achète une gaufre. Pendant que nous nous faisons refouler du Canet, après deux heures d’attente pour que dalle.
C’est dégueulasse de laisser les gens faire la queue comme ça, pour rien leur filer au final, même pas un Mars.
Si j’étais un chat, un très beau chat, je vous grifferais le visage…



14h. Direction la Plage Nespresso pour rencontrer Rooney Mara et Casey Affleck, Les amants du Texas -Semaine de la critique. Il pleut des cordes. Plage inondée. Température 3°C. Pronostic: crève imminente.
 
14h30. Cannes, terre de contrastes : journalistes aux looks de chiens mouillés (moi compris) versus stars internationales tirées à quatre épingles et sapées haute couture.
L'interview démarre : la pluie m' oblige à crier.
 

19h. Re-file d'attente pour Inside Llewyn Davis. Le nouveau film des Coen est l'un des plus attendus de la compétition. Conséquence : seuls les badges blancs (les méga-stars des médias), les roses avec pastille jaune (les vétérans du festival, rédacteurs en chefs et VIP de la presse) et les roses (pigistes fidèles, journalistes de quotidiens…) entrent.
 
19h30. Ouverture du film avec une séquence magique où Oscar Isaac interprète une chanson folk...
 Carey Mulligan épate en brunette colérique, Justin Timberlake fait preuve d'autodérision, Garrett Hedlund s'amuse avec son image de néo-James Dean. Oscar Isaac charme avec son personnage de chanteur raté, narcissique et élitiste.
...Et j'ai une folle envie d'acheter un chat roux comme Ulysse, héros animalier de cette odyssée musicale !
21h30. Je croise un attaché de presse du festival qui, pendant plus d'une demi-heure, a essuyé les plaintes des badgés bleus,  refoulés de la projo. Les esprits s'échauffent.


21h55 : Dans une autre chambre que la mienne, je me prépare pour la fête du film de Serge Bozon.
Dress-code: il faut se detruire la gueule pour rentrer.
Comme le personnage d’Isabelle Huppert après s’être faite tabasser dans la joie par Sami Naceri.
Tu vois cette petite goutte de sang au bout de mon nez ? Je vais la cueillir avec ma langue…
Il faudra aussi parler au videur à l’entrée dans une langue qui n’existe pas.
C’est le protocole.
…Ensuite, on danse sur les Shirelles.
Après on se bourre la gueule.
On se roule dans le sable.
On fait n’importe quoi, c’est l’idée.
Je porte une vague robe rouge.
Tu ne verras jamais ma robe rouge...



 
...Là-bas, je saute au cou d’un ami danseur, ex-champion junior mondial de patinage artistique.
Ses cheveux sont noirs.
Il a dû abandonner sa carrière après une chute dans une piscine vide.
Il a fait une longue dépression avant de s’orienter vers la critique de films.
On parle de Tip-Top entre deux rock rétro : «Je n’ai rien compris. Ce film est génial », lâche-t-il après un magnifique salto.
Moi aussi je trouve le film génial. Mais moi non plus je n’ai pas tout pigé.
En gros, une fliquette aux mœurs SM (Isabelle Huppert) flanquée d’une partner assez lesbo (Sandrine Kiberlain) doit enquêter sur le meurtre d’un indic’ algérien.
Après, niveau avancement de l’intrigue, c’est la merde.
 
Je fais un rapide tour de piste histoire de cueillir les impressions des invités.
Une attachée de presse à voix grave, genre fumeuse de Gitanes, me fait la bise.
Elle m’attrape le cou.
Sans lâcher prise, elle m’entraîne vers un couloir sombre.
«Espèce de Beaute. Y’en a marre de ta beaute. Je vais te démolir la gueule. »
Elle sort un marteau de son faux sac Vuitton et tente de m’assommer.
Je simule une montée d’orgasme, l’implore de me frapper.
Décontenancée, elle m’envoie un crachat dans l’œil.
Je rejoint Teddy Cat, ultra stone sur un divan. Il vient de fumer six pétards d’affilée.
 C’est la première personne qui me dit avoir tout compris au film.
On s’assoit sur le sable.
Il roule un nouveau joint :
«Un dernier. Après j’irai repondre a mes mails. »
La lune est dégagée et fait ressortir l’écume des vagues.
 Tip-Top est un grand film malade. Le chef d’œuvre d’un autiste très heureux.
May 20th
7h. Debout sous le soleil. Dieu existe!



8h30. Projection de Borgman, annoncé comme l'un des ovnis de la sélection. La vacuité de l'ensemble finit par exaspérer.



11h. Séance rituelle d'écriture.


13h. Déjeuner sur le ponton de la Plage Majestic 66.
Note pour l'année prochaine: prévoir des bottes en caoutchouc pour enjamber les algues et passer entre les vagues.


13h15. Autour de la table: un journaliste (mon fidèle ami Grec), un bel acteur americain au sourire en biais (innomable), un agent de comédiens, une actrice (Natalia Acevedo, vue dans Post tenebras Lux), un producteur bronze et doux, et une tristoune attachée de presse.
14h30. Bourrasques de vent: repli à l'intérieur pour le café.
Un tout petit peu apres, ...

...des journalistes gracieux qui font leur travail d'excellence...


 
PRESS ROOM

 


19h30. Direction la Chambre Noire Belvedere pour siroter un cocktail girly et assister au mix de Laurent Garnier.
23h30. Un petit tour à la fête Libération , puis direction la Plage Magnum pour le show du cabaret Burlesque.
Les effeuilleuses du Tournée de Mathieu Amalric émoustillent leur public.



1h. Retour au bercail, l'estomac dans les talons.
Ma chambre qui n'est pas la mienne tourniquotte. Le telephone ne sonne pas.


 
May 21st
7h. Réveil de plus en plus rude. Cernes de plus en plus marqués. Risques de dodo en projo : 100 %.
8h30. Finalement, pas de sieste devant le Takashi Miike. Scénario anémique.



 
10h30. Petit tour au Marché du film, temple cannois des producteurs, distributeurs, scénaristes ou aspirants artistes en quête de financement.
...Tilda Swinton méconnaissable avec sa coupe de cheveux vieille France et sa moue sévère sur l'affiche de Transperceneige... posters gores et sexy de Troma, THE spécialiste des séries Z.
 


15h. Rendez-vous pour la montée des marches d'Un Château en Italie, seul film de réalisatrice de la compétition. Les journalistes qui, d'ordinaire voient le film avant la projection officielle en public, découvrent cette chronique familiale en présence de Valeria Bruni -Tedeschi, Louis Garrel et les autres acteurs.
 Entendu dans la bouche du cowboy de la sécurité qui arpente la salle avant la projo : " Monsieur, il me semble vous avoir dit que les ordinateurs étaient forbidden !" Tiens, tiens, du personnel polyglotte.
 Une impression mi-figue mi-raisin: le film est une caricature du cinéma français bourgeois (des riches avec des problèmes, des apparts et des névroses de riches).
18h. Rendez-vous Plage du Martinez pour boire un verre.



19h. L'apéro continue pendant que les confrères découvrent La Grande Bellezza, que j'ai la chance d'avoir déjà vu. Un petit bijou, hommage à Fellini, Ettore Scola et autres classiques du cinéma italien. Mon prefere du Festi! 
 



 
23h. Après un autre apéro à la Chambre Noire Belvedere et un dîner entre californiens (évidemment, toutes les conversations tournent autour des films et des fêtes), petit passage flash à la soirée Unifrance sur la Terrazza Martini "ambiancée" par un des fondateurs de Gotan Project.



Minuit.



1h. Matthieu a mis les festivaliers à ses pieds. …En tête à tête, Je dis Aime, Machistador, Onde sensuelle… La température grimpe.

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2h30. On danse, c’est la nuit.
On est à la soirée Ecce film.
Ou a la soiree Soderberg?
Ou est-ce la fete a James F Teddy Cat?... 
Nous sommes tous très beaux dans le Mistral, avec nos désordres capillaires et nos corps en transe sur la musique esthétique d'un copain.



Épaule, tête, cheveux : tout bouge dans une harmonie folle.



C’est bizarre. Aurions-nous été engloutis par un décor de cinéma ?
Le vent de la nuit fait un bruit de ventilateur.
 


Réveil programmé à 7h.
 
22nd
7h35. Petite marche rituelle en mode zombie pour atteindre le Palais des festivals et la projo de Behind the Candelabra (Ma vie avec Liberace) avec Michael Douglas et Matt Damon.
 

 

8h. Arrivée en salle. Je demande à un monsieur si la place à côté de lui est libre. Erreur fatale : "Vous voyez bien qu'il y a un sac dessus, vous êtes aveugle ou quoi ?"
8h30. Soderbergh raconte la vie du pianiste et showman seventies Liberace et son histoire d'amour avec un clone de Claude François (Matt Damon).
10h30. Matt Damon et Michael Douglas se sont roulés des pelles mais, bien évidemment, le film est très très soft… D'une fluidité exemplaire.

 
13h. Après l'atelier écriture (de cette petite chronique entre autres)en salle de Presse, déjeuner sur la Terrazza Martini.
Les pieds dans le sable, sous le soleil, avec trois potes. Comme un parfum de fin de festival.
...Manger des crevettes pendant que Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos donnent leurs interviews à 2 tables de là.
 

15h : Projo du film de Claire Denis : »Les salauds ».  Le film a été tourné à l’arrache, nous dit sur scène Claire Denis.
A l’arrache donc, le scénario et ses incohérences maquillées en deconstruction...
...déflorer à ce point le mystère, caricaturer son propos, c’est dommage. D’autant que les scène Lindon-Mastroïanni sont belles.
Qui sont les salauds? Quelles sont les victimes? Les victimes ne sont-elles pas aussi, quelque part, des salauds?
Comme d’habitude, Claire Denis assure sa mise en scène (sidération du premier plan) mais ne sait pas ce qu’elle veut dire.
Rarement, pourtant,  la cinéaste n’aura aussi bien saisi la naissance et les mystères du désir, en l’occurrence d’un désir féminin libre et ambigu, formulant dans ce portrait de femmes victimes et coupables une idée pour le moins subversive :
et si, au fond, la jouissance n’était possible que dans l’impureté, le scandale ?
16h55. La salle de projection du Palais des festivals s'éteint. "Raaaouuuuullll" entend-on dans la salle.
Une coutume cannoise tres mystérieuse qui a cours depuis plusieurs années au début de chaque projection.

De nombreuses hypothèses sur les origines du cri : référence à Raoul Ruiz ?
Boutade pour un journaliste local qui avait la fâcheuse habitude d'arriver à la bourre en projection et de déranger tout le monde ?

Hommage à un projectionniste historique du festival ?
Des légendes urbaines jamais élucidées.

18h. Direction le Patio Canal+ pour prendre un champagne-purée de framboise au soleil.

18h15 : File d'attente pour La Vie d'Adèle de Kechiche.

 
Embouteillage de parapluies, pieds mouillés, gouttières qui nous dégoulinent dessus.

 
A 18h25, les portes du Palais ne s'ouvrent toujours pas : huées dans la queue de journalistes trempés et excédés ! Et voila comment on chope la crève pour l'amour du cinéma.
18h30. Mes potes parisiens m’ont gardé une place dans la salle. Je leur laisse mes sacs en vue d’un bref passage au water-closet. Mais au retour le monsieur en uniforme safari ne veut plus me laisser entrer (mon accred’ est restée dans à l’intérieur).

 
En rusant, je parviens à m’introduire par une porte dérobée.

 
Et c'est parti pour 3 heures de projection. Je me prépare mentalement à lutter contre le sommeil.

 
A tort.

Kechiche (degoutant monsieur dans la vraie vie) vous happe dès le premier plan.

 
Un coup au cœur, un raz-de-marée émotionnel.

 
20h. Gloussements et ricanements dans la salle au moment des scènes très hot . Des journalistes qui ont 12 ans d'âge mental.

21h30. Les 3 heures de projection ont passé en un battement de cil.

 
Dans la salle Debussy, je ferme les yeux. Pourquoi?
Parce que les deux actrices font l’amour plein écran depuis huit minutes ; deux filles se caressent, s’emballent, s’arrosent de salive et d’autre chose, à l’infini, au maximum, dans une temporalité qui n’existe pas au cinéma.
Ni dans la vie, d’ailleurs.

En faisant le noir, je ne me coupe pas de ce qui se passe à l’écran (le son, suggestif, ne peut être ignoré) mais de l’émotion de la salle – trop palpable, souffle coupé, restons de marbre ou mon voisin risquerait de trouver ça louche.

Je suis charmée ( et charnelle) comme un serpent et au bord du malaise, les deux à la fois.

Un peu plus tôt, Adèle (17 ans) a fait la connaissance d’Emma (un poil plus agee) dans un bar gay de Lille. Elles se sont draguées longtemps, bière versus lait fraise.
La seconde orchestre l’éducation sexuelle et artistique de la première qui n’a pourtant besoin de personne pour chérir Marivaux et Sartre.

 
C’est qu’Adèle est boulimique de culture, comme de sexe et de spaghettis bolognaises (Kechiche dit avoir été séduit par sa manière de manger). Elle sait déjà tout mais les mots lui manquent, une grammaire qui lui permettrait de s’élever au « niveau » de son amante arty.

Adèle finira en inadaptée sociale au sein d’une communauté réputée marginale : pas assez chic, ni intello, pour ces somptueuses lesbiennes.

Je n’oublierai pas la morve d’Adèle Exarchopulos(vous n’avez jamais vu quelqu’un pleurer comme cela au cinéma), ni le bleu cruel des yeux de Léa Seydoux.
 
 
Rappel perso d’un autre bleu (tout aussi cruel):







 

 

21h45 : Dîner entre collègues de la presse. Après avoir fait le tour des films vus par chacun, un peu de légèreté. Les critiques féminines se souviennent émues des fesses de Mads dans Michael Kohlhaas . Les hommes sont encore tout émoustillés par l'amour féminin dans La Vie d'Adèle. Les critiques ciné ne retiennent QUE l'essentiel de chaque film.
Le cinéma, c’est la guerre.
Tout le monde sait ça, n’est-ce pas ?
Moi, je suis pacifiste et lâche.
Je suis une pâquerette qu’on écrase.
22h15. Sublime feu d'artifice.
 



Minuit. Villa Oxygene. J F visiblement déchaîné et "en grande forme" pour la fête de La Grande Bellezza. Le beau gosse a enflammé le dance-floor et fini dans la piscine.


Je prepare déjà mes valises. Car bientôt, la Croisette ressemblera au climax d’un film de Romero : un cortège de zombies orphelins.
Méfiez-vous de la journée de dimanche. Ne sortez pas. Restez groupés. Mettez vos rêves à l’abri.
Nuit parfumee, douceur feline, epis de pleurs dans la baignoire doree…
Je decide de faire court. No direction home.

Deux heures, le temps d’un dodo sans rêves, écran blanc, fin du film.
 









 




...Je recopie son numero dans mon telephone. Malgre tout.
...Et nous pleurons beaucoup, mes potes cine et moi, avant de nous dire adieu en chantant des chœurs gothiques...
 
giulia d