12.8.12

Histoires de voir à la fondation Cartier

PLAIN IS BEAUTIFUL

La scénographie de cette exposition, signee par Alessandro Mendini, fusionne plusieurs beautés : beauté de la couleur-matière,  comme la terre ou les entrailles de bêtes, et celle de l’imaginaire, des mythes.

 L’art  bizarre qui s'en suit atteint la lumière des cosmogonies explosives.


Chamanes, artistes venus du Congo, de l’Inde, du Japon lisent le visible et saisissent à vif, envoûtantes, les forces du monde.

Animaux, végétations et vents : ces formes sont celles de la pensée magique. Elles fournissent ici la partition vitale d'un univers animiste.

Leurs danses, leurs transes, leurs éclats sont l’écho d’une tradition sacrée. Des entités y grandissent, soufflent et se ramifient. Tant que l’espace de la fondation Cartier entre lui-même en vibration.

La vie, tissu d’analogies, se déploie ici en nappes fluides et en rayonnements, en signes et en gestations sourdes. 

Une vie qui vrille, qui palpite, parfois au creux des sculptures totémiques, des drapeaux vaudous, des peaux lumineuses. Une vie qui  perce dans les nervures, ou dans les sons de l’Amazonie brésilienne. Car ici tout chante.





Dérive, cartographie du regard, sentier suspendu qui part d'un elan naïf.   Histoires de voir signe un geste sincère. Un geste ou  les ruisseaux de mémoire rencontrent les éblouissements de l’enfance ou  les icônes enfouies.




Et l’oeil, plein, suit ces marges tressées dans l’inconnu.


giulia d
aout 2012

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